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Créée en 2009, la Financière d’Orion poursuit son développement en tant que plate-forme et accélérateur de la croissance de cabinets.

Accompagnée par le fonds d’investissement Siparex, la structure bretonne envisage d’atteindre les cinq milliards d’euros d’encours, d’ici 2025. Entretien avec Emmanuel Angelier, son président et fondateur, et Benjamin Magny, son tout nouveau directeur du développement.

Investissement Conseils : Où se situe la Financière d’Orion dans sa croissance ?

OrionEmmanuel Angelier : A fin novembre 2022, la structure dispose de 2,7 milliards d’euros d’encours et réalise une collecte annuelle autour de quatre cents millions d’euros pour l’année 2023. Cette activité repose sur un réseau de trois-centcinquante conseillers en gestion de patrimoine et mandataires. En effet, notre groupe compte trois activités : -notre plate-forme qui accompagne, avec une grande proximité, quatre-vingts cabinets de conseil en gestion de patrimoine;-la mise à disposition de produits, services et formations à destination de réseaux de distribution, tels que Cap Valeur, Hubn’Up ou encore le groupe d’expertise-comptable GCL;-et des prises de participation dans onze cabinets de CGP actuellement pour les faire franchir un cap dans leur développement. Récemment, avec l’entrée de Siparex ETI à notre capital suite au départ à la retraite d’Hubert Chevé, l’un des trois fondateurs du groupe, nous avons accéléré notre stratégie de croissance, à la fois organique et externe.

Parallèlement, nous menons actuellement un important projet informatique dénommé Canopia. Celui-ci vise à bâtir une marketplace digitale, notamment avec un parcours sur les plans réglementaire et administratif totalement digitalisé. Ce parcours assez disruptif est développé en compagnie de la SS2I Teodo et est piloté en interne par Manuel Parent, fondateur et vice-président, et Brieuc Guelou. Il devrait être finalisé dans le courant du premier trimestre 2023, avec comme objectif à moyen terme de développer un quatrième canal de distribution phygitale.

Comment se matérialise ce regain de croissance ?

E. A. : Alors que nous avions débuté ce mouvement, il y a sept ans, par l’acquisition du cabinet Quintric, nous avons procédé à des prises de participation majoritaires dans quatre cabinets en 2022, et deux autres sont en cours de finalisation, pour des encours compris entre cinquante et trois cents millions d’euros par cabinet. Parmi ces opérations se trouve le cabinet FP Finance créé par Philippe Fertil, basé à Nantes, qui a rejoint aujourd’hui le comex du groupe, autour duquel nous structurons une activité de gestion de fortune. Ces différentes prises de participations sont couvertes par Guillaume Lapalu.

Outre ces acquisitions, nous avons également recruté Benjamin Magny, en provenance de Société générale où il était le porte-parole de la gestion et responsable de la stratégie ISR pour SG 29 Haussmann, et qui a également passé douze années en banque d’affaires, notamment chez Commerzbank. En tant que directeur du développement, Benjamin Magny va nous apporter toute son expérience, même si jusqu’ici nous avons souhaité nous développer de façon discrète. Il aura également pour mission de structurer notre positionnement extra-financier.

C’est-à-dire ?

Benjamin Magny : Ma mission est d’accompagner le groupe dans son développement extra-financier dans son ensemble, c’est-à-dire aussi bien sa politique interne que la constitution d’une offre en investissement socialement responsable à destination de nos partenaires.

Ainsi, nous sélectionnons une gamme de produits ISR, par exemple sur le financement de terres agricoles bio, et avons la volonté de devenir une société à impact dès 2023.

Quels sont les apports de Siparex ETI ?

E. A. : Siparex ETI, qui détient une participation minoritaire de l’ordre de 43 %, est un partenaire bienveillant, et nous sommes satisfaits de leur présence à nos côtés. La société dispose, notamment, d’une équipe digitale qui nous accompagne dans notre projet Canopia.

Nous pouvons également nourrir des intérêts croisés autour de solutions de Private Equity à proposer aux clients de nos partenaires.

Quel modèle proposez-vous aux dirigeants des cabinets dans lesquels vous investissez ?

B. M. : Contrairement à nos confrères actifs sur le terrain de la consolidation du marché, nous reposons sur un modèle non intégratif, c’est-à-dire que nous maintenons les marques en place. C’est pourquoi nous sommes très sélectifs dans les projets que nous accompagnons.

D’ailleurs, chaque cabinet dispose d’un savoir-faire souvent unique, comme le Private Equity pour Vincent Roger du cabinet GLR Consultants, la restructuration du patrimoine immobilier pour le cabinet BLC & Associés basé à Chartres…

E. A. : Tous les conseillers en gestion de patrimoine restent impliqués dans le développement de leur cabinet, puisque notre prise de participation est d’au moins 51 % et ne peut dépasser les 70 %. Nous agissons comme des catalyseurs de leur croissance en les aidant à dépasser leur plafond de verre. Cela passe par l’industrialisation de certaines tâches, la réalisation d’acquisitions de cabinets ou encore l’accompagnement dans le recrutement, tout ceci pour leur permettre de se concentrer sur leur développement.

Pourquoi avez-vous décidé de lancer une division gestion privée ?

B. M. : Philippe Fertil dispose d’un savoir-faire unique sur le marché de la gestion de fortune, c’est-à-dire pour les clients dont les actifs sont supérieurs à un million d’euros. Notre volonté est de structurer notre démarche sur la clientèle haut de gamme, car nous avons des besoins diffus sur l’ensemble de nos canaux de distribution et l’ensemble du territoire. Par exemple, Philippe dispose d’outils pointus en matière de contrôle des risques des portefeuilles, mais aussi d’un fort savoir-faire en ingénierie patrimoniale, en particulier sur la cession d’entreprise.

Un mot sur votre gamme de produits ?

E. A. : Nous restons une plate-forme centrée sur les produits d’épargne et de retraite. Pour cela, nous avons constitué une gamme de solutions dédiées en compagnie de Suravenir (la gamme Armada, vie et capitalisation), Oradea (le contrat Arthemis), BNP Paribas Cardif et Swiss Life, et nous avons mis en place des partenariats avec divers autres acteurs du marché sur d’autres véhicules d’investissement. Nous disposons également d’un partenariat de proximité avec Arkéa avec qui nous avons lancé le FCPR labellisé Relance, Breizh Ma Bro, mais aussi mis en place une belle mécanique sur le marché secondaire des produits structurés.

B. M. : Néanmoins, notre véritable différenciation est d’apporter un niveau de service très élevé à nos partenaires, notamment au niveau de l’accompagnement réglementaire, dans la mise en place des allocations d’actifs ou encore dans la construction de produits structurés dédiés.

Pourriez-vous créer votre propre société de gestion ?

E. A. : Ce mélange des genres nous conflicte un peu intellectuellement. Nous préférons mettre en place des accords de distribution avec des sociétés partenaires que gérer nos propres produits.

Par ailleurs, si nous disposons de prises de participations chez certains acteurs, comme Remake Asset Management ou Fideas Capital, elles restent symboliques.

Quels sont vos objectifs à moyen terme ?

B. M. : Notre volonté pour le groupe est d’atteindre les cinq milliards d’euros d’actifs sous gestion d’ici 2025 et de réaliser une collecte annuelle comprise entre cinq cent et sept cents millions d’euros. Sur le marché, nous souhaitons être identifiés comme le family office des cabinets de conseillers en gestion de patrimoine et ainsi être pleinement reconnus pour notre qualité de service.

 

 

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