Accompagner les CGP du Grand-Ouest

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La société de gestion nantaise Fastea Capital a l’intention de proposer ses services à la clientèle des conseils en gestion de patrimoine, tout d’abord ceux du Grand-Ouest, via le récent recrutement de Carine Beucher, en tant que directrice du développement externe. L’occasion de faire le point avec ses dirigeants sur ses expertises, entre gestion sous mandat et de fonds, placement de dette privée et Crowdfunding.

Investissement Conseils : Pourriez-vous nous présenter votre société de gestion, Fastea Capital ?
Thibault François : Fastea Capital a été créée il y a onze ans par Marc Boukhobza et moi. Elle compte aujourd’hui une quinzaine de collaborateurs. Initialement, nous nous sommes spécialisés sur la gestion sous mandat et la gestion de fonds pour une clientèle locale d’environ mille clients, basée dans le Grand-Ouest, principalement pour le compte d’entreprises et de chefs d’entreprises. Nous avons donc développé une approche de gestion traditionnelle de proximité.
Acteur engagé dans le Grand-Ouest, nous sommes convaincus de l’importance de notre responsabilité d’acteur du financement de l’économie réelle. Au fur et à mesure de notre parcours, nous nous sommes aperçus des besoins de financement et de conseil en haut de bilan des entrepreneurs que nous accompagnons sur la partie privée de leur patrimoine. C’est pourquoi il y a huit ans, nous avons créé une activité dédiée.
Progressivement, notre savoir-faire a été reconnu dans notre région et nous avons été sollicités ponctuellement par des conseils en gestion de patrimoine dont les clients avaient des problématiques similaires. Cette activité a été récemment renforcée, l’an passé, avec le recrutement de Victor Pagès en qualité de directeur financement.Aujourd’hui, nous avons décidé de structurer notre offre auprès des conseils en gestion de patrimoine, via le recrutement de Carine Beucher en tant que directeur du développement externe.

S’agissant de votre activité de gestion d’actifs cotés, quelle philosophie de gestion déployez-vous ?
T. F. : Sur les marchés actions, que ce soit sur la gestion de fonds ou la gestion sous mandat, nous adoptons un style de gestion value et apprécions tout particulièrement les valeurs familiales, disposant d’importants fonds propres et d’actifs au bilan. Nous cherchons également à nous écarter des titres trop volatils. Notre terrain de jeu est la France, et lorsque nous souhaitons nous exposer à d’autres marchés, nous avons recours à des fonds externes. Notre engagement territorial se formalise également par notre sélection d’entreprises régionales lorsque cela a du sens. Si la gestion value a souffert ces dix dernières années, le contexte s’est aujourd’hui inversé avec la remontée des taux, un contexte également favorable aux valeurs familiales. Côté obligataire, notre approche se veut Buy and Hold.
Carine Beucher : En gestion collective, nous comptons trois fonds. Néanmoins, ils sont encore peu référencés, hormis sur les contrats que nous utilisons pour notre clientèle privée. Il ne s’agit pas aujourd’hui de notre axe majeur de développement auprès des CGP; le référencement des fonds se fera au fil de l’eau des demandes de nos partenaires.
Notre gestion sous mandat, au-delà de s’inscrire dans la veine de la philosophie décrite par Thibault, a la spécificité de pleinement exploiter notre expertise de sélection de titres vifs, actions et obligations. Le sur-mesure est dans notre ADN. Comme pour nos clients, nous proposons également aux partenaires des solutions pour la gestion de trésorerie, sujet d’importance pour leurs clients entreprises. Notre taille nous permet d’être agiles et de s’adapter aux contraintes de chaque client.

Pourquoi vous adressez-vous davantage aux cabinets CGP ?
T. F. : Nous collaborons déjà avec les cabinets de façon opportuniste, que ce soit en matière d’investissement et de financement. Nous souhaitons aujourd’hui être plus pro-actifs avec l’arrivée de Carine et un recrutement en cours pour l’accompagner dans ce développement. Nous disposons de solutions de diversification et différenciantes pour eux, avec un accompagnement de proximité. Nous estimons pouvoir créer une véritable chaîne de valeurs avec eux Quelle offre leur proposez-vous en matière de dette privée ? Victor Pagès:Dans l’accompagnement des entreprises locales et de leur financement, nous proposons une offre de dette privée, principalement en obligations convertibles (à partir de 100 000 euros). Les conseils en gestion de patrimoine accèdent peu à cette classe d’actifs, dont le rendement peut aller de 7 à 9 %, hors éventuelle prime de non-conversion en fin d’opération, pour une durée généralement de cinq ans, mais qui peut être plus courte. Par exemple, notre prochaine opération est montée sur trois ans et propose un coupon annuel de 8 % versé trimestriellement.
Nous comptons proposer six à huit opérations chaque année pour des tailles allant de quelques centaines de milliers d’euros à plusieurs dizaines de millions d’euros et pour des entreprises de qualité. Nous accompagnons tout type d’entreprise, sans préférence sectorielle, pour des besoins de développement des capacités de distribution, des besoins de fonds de roulement, notamment pour des problématiques de transport ou d’appro-visionnement, ou encore de croissance externe. Il peut également s’agir de financer des promoteurs immobiliers locaux ou nationaux. Pour autant, nous privilégions les dossiers que nous comprenons le mieux, c’est pourquoi nous nous écartons généralement des sociétés trop technologiques ou des biotechs. Nous mettons en place une approche de proximité avec le dirigeant pour bien comprendre sa société et ses besoins, et en ayant toujours une place au comité stratégique pour bien suivre nos investissements et informer nos clients finaux.
Toujours sur le non-coté, nous proposons également des opérations en capital. Par exemple, nous avons participé à un LBO début 2022 et nous avons une autre opération prévue au troisième trimestre.

C. B.: Ces offres sont pour les partenaires complémentaires et permettent de capter des capitaux qu’ils n’auraient pas nécessairement récupérés sur des enveloppes telles que l’assurance-vie.

Pourriez-vous lancer des fonds de dette privée ?
V. P. : C’est en effet un de nos souhaits de créer, à terme, des fonds à thématique ou généralistes. Des projets sont actuellement à l’étude.

Vous avez également lancé votre plate-forme de Crowdfunding ?
C. B. : Tout à fait, la plate-forme Feed Ouest nous permet d’avoir une approche complémentaire et d’élargir notre base de clients. Lancée en début d’année, la première opération est symbolique avec la campagne de financement participatif du Collectif nantais. A terme, des opérations mixtes pourront voir le jour entre émissions obligataires et Crowfunding. 

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