La face « value » du marché américain

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Alors que le marché scrute avec inquiétudes les signes d’un potentiel fléchissement de l’économie américaine, les investisseurs ont de nombreuses raisons de rester optimistes : les Etats-Unis restent relativement préservés des conséquences de la guerre en Ukraine et disposent encore de nombreux atouts. Si les valorisations des titres de croissance restent excessives, les profils avec une forte décote, dits «  value  », offrent de réelles opportunités sur ce marché.

La face value du marché américainL’inflation américaine, supérieure à 8 %, est la principale source d’inquiétude. Elle devrait impacter d’environ 5 000 dollars le budget d’un ménage américain moyen cette année. Mais grâce à l’important soutien fiscal du gouvernement américain (plus de 800 milliards de dollars sur les deux dernières années), le consommateur bénéficie d’une épargne au plus haut qui constitue aujourd’hui un facteur de soutien à la consommation.

Les Etats-Unis mieux armés pour résister
De la même manière, les entreprises sont sorties renforcées de la pandémie, grâce aux liquidités accumulées durant le point mort économique imposé par la crise sanitaire. Elles sont aujourd’hui en capacité d’autofinancement pour parer au durcissement des conditions monétaires. Surtout, elles sont moins exposées à la dégradation de la conjoncture mondiale, puisque 59 % des sociétés du S&P 500 tirent la majorité de leurs revenus de l’économie américaine. A cela s’ajoute le fait que les Etats-Unis sont quasiment indépendants en matière énergétique et de produits de base, les plaçant ainsi à l’abri des impacts négatifs de la guerre en Ukraine.
En outre, nombre de facteurs structurels continuent de faire de ce pays une destination attrayante pour les capitaux : un Etat de droit bien établi et une culture favorable aux entreprises, un profil démographique sain, un centre d’innovation et des résultats généralement supérieurs à de nombreux autres marchés en termes de rendement des actions. Mais ces moteurs de croissance ne peuvent être pour les investisseurs une source pertinente de performance que s’ils sont captés avec une approche ciblant toutefois les valorisations les plus attractives.

Miser sur les valeurs «  value  »
De nombreuses valeurs de rendement sont en effet bien souvent sous-valorisées au regard de leur performance réelle, souvent à tort (mauvaise compréhension de leur valeur intrinsèque, mauvaise évaluation de leur performance à long terme, etc.). En réalité, ces préjugés tiennent surtout au formidable succès des valeurs de croissance, portées depuis la fin des années 1990 par l’essor du secteur technologique. Après l’émergence d’Internet dans un premier temps, les titres «  value  » ont subi l’adoption croissante de nouvelles technologies (cloud computing, publicité en ligne, etc.). Dès lors, il a été admis que l’écart de valorisation s’expliquait par la baisse de la qualité des actions «  value  », en particulier par rapport aux Gafam.
Mais aujourd’hui, le développement de cette thématique a atteint un stade de maturité qui ne justifie plus les valorisations tendues que l’on observe sur de nombreuses valeurs de croissance. Les «  Big Tech  » fortement capitalisées se négocient en termes de prévisions de bénéfices, même en tenant compte des prochaines années de croissance, avec des primes trop importantes par rapport au marché élargi. Si l’écart de valorisation s’est légèrement réduit au cours des derniers mois, il demeure néanmoins conséquent par rapport aux normes historiques et n’est, en définitive, plus vraiment justifié au regard des circonstances actuelles.

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