Deux fonds thématiques pour s’ouvrir aux CGP

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Arrivée en tant que directrice de la distribution externe chez Allianz Global Investors, en novembre 2020, Doris Bernheim (ex Legg Mason) dévoile les raisons de la société de gestion d’élargir sa distribution au marché des conseils en gestion de patrimoine. Pour cela, elle s’appuie tout d’abord sur deux fonds aux positionnements innovants:le premier repose sur la thématique de l’économie des animaux de compagnie, le second est un fonds diversifié qui investit sur les titres de sociétés liées à la ville intelligente.

Investissement Conseils : AllianzGI a décidé de se lancer sur le marché des CGP. Pourquoi maintenant ?

Doris BernheimDoris Bernheim : Nous avons souhaité nous adresser aux conseils en gestion de patrimoine, car nous estimons qu’aujourd’hui, plus encore qu’il y a quelque temps, nous disposons de fonds qui répondent aux attentes de ce segment de distribution. De plus, nous avons identifié dans notre gamme des solutions d’investissement thématiques sur lesquelles la concurrence n’est actuellement pas présente.

Par ailleurs, d’un point de vue structurel, le marché des cabinets de conseil en gestion de patrimoine est actuellement en phrase de consolidation et de structuration. Les professionnels du patrimoine ont aujourd’hui un profil qui s’apparente de plus en plus à celui que nous avons l’habitude de nous adresser. Leurs clients sont, par ailleurs, montés en gamme. Il s’agit aussi d’un segment de marché en croissance dont Allianz Global Investors ne pouvait être absent plus longtemps. Les CGP développent, en effet, une approche de plus en plus qualitative et de proximité avec leurs clients. Ils sont très bien placés pour accompagner la mise en place de l’épargne individuelle des Français, notamment via l’épargne longue et en particulier le PERin. Enfin, cette volonté d’élargir notre distribution coïncide avec mon arrivée au sein d’Allianz Global Investors, en novembre 2020. Etre présent sur le marché des CGP permet d’accroître notre notoriété, aussi bien auprès des clients finaux que des autres canaux de distribution, notamment les banques privées.

Quels fonds thématiques avez-vous retenus pour aborder le marché ?

Pour l’instant, nous n’avons retenu que deux fonds car nous souhaitons avancer étape par étape, avec un plan de développement qui se déclinera sur les cinq prochaines années. Notre choix s’est porté sur des solutions d’investissement simples à appréhender et ayant un aspect affinitaire pour le client final et le conseiller. En effet, nous souhaitons proposer à nos clients une gamme de fonds claire et lisible, avec des thèmes compréhensibles et qui parlent à tout un chacun.

Le premier fonds retenu se nomme Allianz Pet and Animal Wellbeing (LU1931535931). Il repose sur l’économie nouvelle autour des animaux de compagnie. Le second, Allianz Global Intelligent Cities (LU2362992013), est investi sur des entreprises opérant sur la thématique de la ville intelligente.

Pourriez-vous nous en dire plus sur le fonds Allianz Pet and Animal Wellbeing ?

Pour un investisseur, le thème des animaux de compagnie est une bonne source de diversification pour la poche actions de son portefeuille. En effet, il est, d’une part, peu lié à l’évolution du contexte macroéconomique et, d’autre part, il évite la redondance avec d’autres thématiques ou fonds globaux qui sont souvent très investis sur des entreprises liées à la technologie.

Le taux de croissance du chiffre d’affaires des entreprises opérant sur le marché des animaux domestiques est supérieur à celui de la croissance mondiale et s’élève à + 5 % par an. En effet, la perception de l’animal a radicalement changé ces dernières années. Divers secteurs sont concernés, notamment la consommation, la santé, l’assurance… Afin de pouvoir proposer un fonds pur, pour que la valeur soit éligible, au moins 75 % de son chiffre d’affaires doit être lié à la thématique. Le fonds est géré par Andreas Fruschki. Son univers d’investissement est mondial, avec une petite centaine de valeurs éligibles – de toutes tailles de capitalisation – pour un portefeuille final composé de trente-cinq lignes.

Au 8 octobre, cette stratégie, lancée en 2019, pesait près de 630 millions d’euros d’encours. Le fonds était majoritairement investi en petites et moyennes capitalisations, principalement américaines et européennes. Au 7 octobre, sa performance atteignait + 13,51 % depuis le début de l’année et + 30,19 % depuis son lancement, en janvier 2019.

Et s’agissant du second fonds Allianz Global Intelligent Cities ?

Ce fonds, géré par deux équipes expérimentées d’AllianzGI, celles des stratégies Income and Growth et d’Artificial Intelligence, a été créé en mars dernier et se veut également facile à appréhender. En effet, l’urbanisation nous concerne tous et chacun est connecté à la ville. Selon une étude de McKinsey, la ville intelligence, telle qu’elle pourrait le devenir, permettrait de réduire de 30 % les dépenses d’énergie, de 30 % également la criminalité et de 20 % les pertes en eau. Dans cette thématique de la ville intelligente, nous retrouvons une grande diversité de secteurs, tels que la gestion des eaux, la gestion du trafic et la réduction de la pollution, le traitement des déchets, la sécurité de la ville, les infrastructures, les matériaux ou encore les énergies renouvelables.

Contrairement à Allianz Pet and Animal Wellbeing, ce fonds est investi dans la technologie, car ici l’innovation est au coeur de la thématique.

Le fonds Allianz Global Intelligent Cities se différencie par son approche thématique multi-assets puisqu’il peut être investi en actions, en obligations et en obligations convertibles qui apportent de la convexité. L’allocation cible est assez offensive pour un fonds diversifié, avec entre 50 et 60 % d’actions, autour de 30 % d’obligations convertibles et environ 10 % d’emprunts obligataires. Actuellement, la poche investie en actions est principalement positionnée aux Etats-Unis (83 %). Au 30 septembre, le fonds dépassait les 197 millions d’euros d’encours.

Ces fonds sont-ils d’ores et déjà référencés sur les assurances-vie et PER distribués par les CGP ?

Ce travail de référencement est quasi finalisé aujourd’hui. Désormais, les quatre personnes de l’équipe débutent leurs actions de conquête, en commençant notamment par les quarante à cinquante plus gros cabinets de CGP.

Quels sont vos objectifs de développement sur le marché des CGP ?

A moyen terme, nous comptons disposer de plusieurs centaines de millions d’euros d’encours auprès de ce segment de distribution. Si seuls deux fonds sont actuellement mis en avant, nous devrions rapidement élargir notre offre à d’autres solutions qui devraient, elles aussi, reposer sur des thématiques très différenciantes et proches du quotidien.

Un mot sur le poids d’AllianzGI dans le monde et en France ?

Au niveau mondial, Allianz Global Investors représente 633 milliards d’euros d’encours et dispose d’une large présence à l’international avec vingt-quatre bureaux dans le monde entier. En France, AllianzGI compte 100 milliards d’euros d’encours au global, pour 35 milliards gérés pour le compte de tiers. La distribution Wholesale représente 3,7 milliards d’euros d’encours. La gamme de fonds proposée est très large et couvre toutes les classes d’actifs, avec de belles expertises sur tous les segments.

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