Un nouvel acteur de l'épargne-retraite et salariale

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> Article paru dans le magazine n°: 834

Capvita, la filiale de l’Unep et du groupe Alptis, a lancé une offre complète d’épargne-retraite et d’épargne salariale, ainsi que d’indemnités de fin de carrière, composée d’une dizaine de solutions, qui sera complétée par des articles 39. Son développement s’appuiera sur les sept mille courtiers et mille cent cabinets de conseils en gestion de patrimoine partenaires de ses deux actionnaires. La société qui a réalisé un baromètre auprès des conseillers de terrain et des petites entreprises affiche de fortes ambitions sur ce marché, comme l’explique Patrick Audely, directeur exécutif de Capvita.

Investissement Conseils : Quels sont les objectifs de Capvita sur le marché de l’épargne ?

Patrick Audely : Capvita est une filiale commune de l’Unep et d’Alptis. L’Unep est une plate-forme tournée vers les cabinets de conseil en gestion de patrimoine, plus particulièrement axée sur les solutions classiques d’investissements, notamment l’assurance-vie, les produits financiers et l’immobilier. Le groupe Alptis, de son côté, fait partie des leaders du courtage d’assurance grossiste en France, très présent en assurance santé-prévoyance. Les deux entités, partenaires depuis plusieurs années, ont souhaité aborder le marché de l’épargne-retraite et de l’épargne salariale rénové par la loi Pacte, avec une société spécialisée, en partant du principe que cette activité réclame une technicité particulière et une approche globale. Capvita prend la forme d’une société de courtage grossiste, une plate-forme, sur laquelle les CGP et les courtiers d’assurance vont pouvoir sélectionner en un lieu unique plusieurs contrats auprès de plusieurs assureurs.

Quelle est votre offre et celle-ci est-elle lancée ?

P. A. L’offre est multiple. Elle est déjà commercialisée depuis le mois de juillet et notre site tourne. Nous souhaitions débuter au printemps, mais la crise sanitaire nous a obligés à retarder notre entrée en scène. Cette offre comprend quatre plans d’épargne-retraite individuels (PERin), deux plans d’épargne-retraite d’entreprise, déclinables en plans d’épargne-retraite d’entreprise collectif (PEReco), et en plans d’épargne-retraite d’entreprise obligatoires (PERo) et deux plans d’épargne salariale (PEE). Nous travaillons avec quatre assureurs et deux sociétés de gestion d’épargne salariale. A côté des plans d’épargne, nous proposons également deux contrats d’indemnités de fin de carrière et nous travaillons sur des contrats de retraite à prestations définies ou articles 39. Nous avons choisi pour porter ces solutions quatre grandes maisons de la Place : Groupama Gan Vie, Intencial (Apicil), Generali et Oradéa Vie (Société générale).

Votre offre a-t-elle des caractéristiques spécifiques ?

P. A. Notre objectif est avant tout de simplifier la démarche des conseillers sur le terrain. Capvita a été construit dans cette optique de fluidité des traitements opérationnels et de vulgarisation de la matière, principalement pour les solutions collectives. Nos produits seront accessibles à partir d’un extranet unique, ce qui évite aux courtiers et CGP de se codifier auprès de chaque assureur ou maison de gestion et de devoir s’approprier chacun de leurs outils. L’accent a été mis sur la digitalisation, indispensable aujourd’hui, surtout dans une démarche de simplification de la souscription. Les distributeurs peuvent ainsi ouvrir un plan d’épargne salariale entièrement en ligne avec signature électronique. Nous mettons à disposition des partenaires, un simulateur de retraite, et un outil ludique et innovant de profilage client, de manière à ce que les courtiers prodiguent des conseils pertinents. Nous allons aussi importer beaucoup d’informations. Enfin, parmi les originalités, figure une forte proportion de supports d’investissements à dominante immobilière. L’immobilier fait partie de l’ADN de l’Unep et a grandement participé à son succès, notamment avec la société Sofidy.

Comment allez-vous distribuer cette offre ?

P. A. Capvita s’appuiera sur les forces commerciales d’Alptis et de l’Unep. Le groupe Alptis compte huit délégations régionales en France métropolitaine, comme en outre-mer, avec vingt-cinq délégués et quarante-cinq assistants et assistantes commerciaux qui animent environ sept mille courtiers d’assurance. L’Unep, de son côté, assure son développement grâce à ses six délégués régionaux qui interviennent auprès de mille cent CGP. Toutes ces forces vives seront les ambassadeurs de Capvita qui orienteront vers nos services les intermédiaires intéressés voulant s’investir sur le marché de la retraite et de l’épargne salariale. Nous prendrons en charge leurs demandes pour les aider dans leur développement. L’équipe de Capvita comptera rapidement quatre personnes, dont moi-même, toutes au service de nos distributeurs.

Quelles sont vos cibles de clientèles privilégiées ?

P. A. Le potentiel est vaste. La retraite concerne tout le monde, salariés comme non-salariés. Les solutions de retraite sont un bon moyen d’élargir la base de clientèle en allant capter une épargne périodique, même s’il peut s’agir de petites primes, notamment pour les CGP. C’est une façon pour eux de se faire connaître auprès d’un public plus large. Concernant les entreprises, nous chercherons principalement à conquérir les petites structures. Il est malheureux de constater que les petites entreprises ou les professions libérales, dont l’activité est réalisée parfois en couple ou avec un ou deux salariés, méconnaissent l’intérêt des outils d’épargne retraite collective. A nous d’aider les conseillers à les équiper en leur montrant les avantages de ces solutions pour se constituer une épargne à long terme en utilisant le levier de l’entreprise. Notre objectif est de les convaincre de s’approprier la matière, c’est-à-dire d’accepter de passer un petit peu de temps pour se former. Sur les petites entreprises et les artisans commerçants, les courtiers et les CGP ont un rôle d’ingénierie sociale et fiscale important à jouer. Ils ne doivent pas laisser passer cette opportunité.

Quelle est votre vision du marché de l’épargne-retraite et salariale dans cette période complexe ?

P. A. Les particuliers, faute de pouvoir dépenser, ont globalement beaucoup épargné pendant la période de confinement du printemps. Par conséquent, on peut raisonnablement penser que lorsque nous irons vers des jours meilleurs, ils auront plus de visibilité sur leurs projets pour l’avenir. A partir de la rentrée ou sur la fin de l’année, sauf si la situation sanitaire se dégrade fortement à nouveau, nous estimons qu’un certain nombre d’arbitrages vont s’opérer des comptes courants ou des livrets vers des plans d’épargne-retraite individuels, ne serait-ce que pour bénéficier de l’avantage fiscal, même si ce n’est pas le seul intérêt de ces plans.

Pour être plus précis, je distinguerai les supports individuels et les supports collectifs. Pour les PERin, je pense que les craintes au moment du débat sur la réforme des retraites vont être ravivées. Beaucoup de particuliers qui ont une capacité d’épargne pourraient avoir moins confiance, avec la crise, dans le financement des régimes par répartition et estimer qu’il est temps de se fabriquer, en partie, sa propre retraite par capitalisation. Sur les produits collectifs, en revanche, le contexte est différent. Il est fort probable que pour bon nombre d’entreprises, notamment dans les domaines artisanal, industriel ou commercial, la priorité soit au redémarrage de l’activité et à la préservation de l’emploi. Néanmoins, on peut espérer qu’après une phase conjoncturelle difficile, les mesures de soutien prises par la France et l’Union européenne produisent leurs effets. Donc, en 2021, les chefs d’entreprises se reposeront la question de comment fidéliser ou motiver les salariés avec des dispositifs de participation ou d’intéressement et des plans d’épargne en entreprise. C’est en tout cas le souhait que je formule.

La retraite est-elle un marché d’avenir ?

P. A. Oui, car au-delà des plans d’épargne-retraite, il y a tout un accompagnement à construire. La retraite est une période qui peut durer plus de trente ans, avec des phases différentes. Le particulier doit pouvoir préserver son patrimoine parce qu’au moment de la retraite, il ne travaille plus et ne crée plus de richesses. Sur une trentaine d’années, certains retraités ont dû faire face à une explosion de leurs dépenses, d’où l’intérêt de bien préparer en amont cette période de la vie. Voilà pourquoi, nos solutions sont accompagnées de toute une série de services à commencer par ceux de la reconstitution de carrière et de l’aide à la liquidation.

Vous avez établi un baromètre sur l’épargne-retraite et l’épargne salariale. Que ressort-il de cette enquête ?

P. A. En effet, nous avons réalisé un baromètre en interrogeant les CGP et courtiers, mais aussi les responsables et dirigeants de petites entreprises de moins de cinquante salariés pour sonder l’appétence de ces différents acteurs sur les dispositifs d’épargne-retraite et salariale. L’objectif est de nous apporter une idée plus précise de leurs attentes et de leurs besoins. L’enquête a été réalisée entre le 6 mai et le 23 juin, ce qui nous permet de mesurer l’impact de la crise Covid-19 sur les intentions des sondés. D’une manière générale, ce baromètre fait ressortir que la loi Pacte a considérablement amélioré la perception des produits d’épargne-retraite de la part des intermédiaires et des souscripteurs potentiels, qu’ils soient particuliers ou entreprises, grâce à la sortie possible en capital. Il montre aussi le besoin d’accompagnement aussi bien des distributeurs que des clients. Ce qui tombe bien, car telle est la mission de Capvita.

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