Oradéa Vie vise une croissance à deux chiffres

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Oradéa Vie est la compagnie d’assurance-vie de Société générale assurances entièrement dédiée aux partenariats. Ses produits sont distribués par les plates-formes de CGP, les acteurs de la gestion privée, ainsi que les banques privées. Avec une activité en croissance de 17 % par an en moyenne depuis 2014, Oradéa Vie est devenue un véritable relais de croissance pour Société générale assurances. Thibaut Peigney, son directeur général délégué, répond à nos questions.

Investissement Conseils : En 2014, Société générale assurances annonçait l’accélération de l’ouver ture de son business model vers la multidistribution via Oradéa Vie. Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Thibaut Peigney : La distribution de nos produits via des partenaires externes au groupe Société générale est devenue un axe de développement stratégique complémentaire à notre activité de bancassurance intégrée. Il constitue un relais de croissance important pour Société générale assurances, et une source d’innovations et de compétitivité pour l’ensemble de nos distributeurs internes ou externes au groupe. Depuis 2014, la collecte brute d’Oradéa Vie est passée de 300 M€ à près d’1 Md€ en 2019, dont plus de 45 % portant sur des supports d’investissement en unités de compte. Sur cette période, les encours ont été multipliés par 2,5 atteignant 4,7 milliards à fin 2019. Cette progression est plus forte sur le segment des CGP:la collecte est passée de 120 à 600 M€ en six ans, avec environ 55 % de part en unités de compte, et nous visons une croissance à deux chiffres en 2020 malgré la crise de la Covid-19.

Concernant l’innovation, nous nous appuyons sur l’ensemble des expertises de Société générale assurances et des autres entités du groupe Société générale (Société générale Corporate & Investment Banking [SGCIB], Lyxor Asset Management, Société générale Private king, etc.) pour être force de proposition et co-construire avec chacun de nos partenaires des solutions correspondant à leur business model.

Sur l’accompagnement, nous tâchons d’offrir une très grande disponibilité à nos partenaires afin de répondre à leurs attentes avec réactivité, en apportant ainsi un haut niveau de qualité de service dans l’intérêt du client. Cet accompagnement se matérialise également par la mise en oeuvre de notre trajectoire digitale qui apportera de la souplesse, une réduction des délais de traitements des opérations, et de nouvelles possibilités d’interagir avec nos partenaires et leurs clients.

Elle doit, en outre, nous permettre d’absorber cette croissance dans des conditions satisfaisantes d’un point de vue opérationnel.

Comment avez-vous traversé la crise sanitaire ?
T. P. Entre mi-mars et mi-juin, notre activité sur le segment des CGP a augmenté de 22 % versus la même période en 2019, et les rachats ont été plus faibles que l’année dernière. Ce résultat est le fruit d’une adaptation de notre organisation dès le 17 mars pour accompagner à distance nos partenaires et leurs clients en assurant une gestion qualitative et sécurisée des opérations. Pendant cette période, l’activité marketing et commerciale s’est poursuivie en attestent le lancement de Sécurité Infra Euros le 1er juillet, un fonds euros investi majoritairement en infrastructures, et la co-construction avec les équipes d’Oddo BHF d’un contrat d’assurance-vie offrant de larges possibilités de personnalisation en termes de gestions financières. Ce contrat dédié sera prochainement distribué par leurs soins.

Enfin, de manière plus globale, il me semble que cette période a été également l’occasion de remettre une nouvelle fois en avant les forces de la gestion patrimoniale:la relation de proximité et le conseil apporté par les CGP pour proposer rapidement des solutions adaptées au contexte (réallocations entre supports d’investissements, par exemple) ont été salués par les clients.

De notre côté, pour accompagner cette démarche de conseil, nous avons proposé à nos partenaires des produits permettant de prendre des positions sur les marchés financiers à des niveaux potentiellement attractifs. Pour être précis, et à titre d’exemple, nous avons référencé plus de vingt produits structurés pendant la période du confinement.

Quels sont vos solutions phares aujourd’hui et vos projets ?
T. P. Nous allons poursuivre notre développement en capitalisant sur notre ADN d’innovations et en étant à l’écoute de nos partenaires gage de succès communs. D’un point de vue produit, à titre d’illustrations, après avoir lancé avec Primonial, Primopacte, un fonds innovant de Private Equity offrant une liquidité assurée par la compagnie, nous continuons de réfléchir aux nouvelles thématiques d’investissement, comme la dette privée ou l’infrastructure, pour enrichir et faire évoluer nos contrats. Comme je l’ai précédemment indiqué, nous venons ainsi de lancer Sécurité Infra Euros qui sera également disponible chez Société générale Private Banking et Crédit du nord banque privée. Notre expérience sur la pierre-papier, notamment acquise dans le cadre de notre partenariat historique avec l’Unep, devrait nous permettre de continuer de proposer de nouvelles solutions en la matière.

Le contexte actuel nous pousse également à proposer des solutions à forte valeur assurantielle, par exemple des packages fonds euros + unités de compte intégrant une garantie anti-moins value à un horizon déterminé ou encore des produits structurés innovants conçus avec nos partenaires de salles de marché et en particulier avec SGCIB-Adequity. Enfin, Oradéa Vie propose un Perp à la qualité reconnue sur le marché. Depuis le 1er octobre 2019 et l’entrée en vigueur de la loi Pacte, nous avons lancé des offres de PER individuel, dont certaines avec une composante ISR très marquée puisque la grille d’investissement, se sécurisant au fur et à mesure à l’approche de la retraite, peut être composée à 100 % de supports labellisés ISR. Cette thématique retraite est importante, et nous continuerons de développer des solutions produits et des services en la matière.

D’un point de vue commercial, nous allons accentuer l’an prochain notre développement auprès des acteurs de la gestion privée et des banques privées. Pour ce faire, nous serons très prochainement en mesure de référencer des offres de gestion sous mandat multidépositaires et multigestionnaires, ce que nous proposons déjà dans le cadre de notre offre conjointe avec Société générale Private Banking à destination des CGP. Nous souhaitons également renforcer notre positionnement auprès des acteurs digitaux, comme les banques en ligne, en capitalisant sur notre expérience en la matière et nos capacités digitales.

Et de manière générale, cette ambition ne pourra se concrétiser qu’avec une qualité de gestion irréprochable. Nous apportons une attention particulière à ce prérequis, pilier à toute relation partenariale pérenne, tout en poursuivant la digitalisation de nos opérations.

Comment appréhendez-vous le digital avec vos par tenaires ?
T. P. C’est un point bien entendu essentiel ! Nous avons lancé il y a deux ans un grand programme d’« APIsation »au sein d’Oradéa Vie. Soit nos partenaires disposent de leur propre parcours clients et ils peuvent donc « consommer »nos ressources API pour envoyer directement dans notre système d’information les opérations exécutées depuis leur outil de front clients et avec leur protocole de signature électronique; soit ils ne disposent pas de parcours digitaux et peuvent, dans ce cas, utiliser pour leurs opérations O2S d’Harvest qui est désormais connecté en API avec Oradéa Vie pour réaliser les opérations de manière 100 % digitale sur les contrats Oradéa Vie référencés au sein de l’agrégateur. Notre catalogue d’API (souscriptions, versements ou arbitrages) est donc disponible pour tous nos partenaires via le store de Société générale assurances. Nous visons de l’ordre 50 % d’opérations réalisées en digital en 2021.

Comment se déclinera votre stratégie avec les CGP ?
T. P. L’activité des partenariats est stratégique pour Société générale assurances, que ce soit en assurance-vie épargne, mais également en matière de protection (assurance des emprunteurs pour les crédits immobiliers ou à la consommation, prévoyance, dommages, etc.).

En épargne, nous sommes convaincus que le rôle des conseillers en gestion en patrimoine va continuer de se renforcer. En effet, la préparation des projets d’avenir, comme la préparation de la retraite et la transmission de son patrimoine ou l’optimisation du couple rendement-risque d’un investissement dans cet environnement financier incertain et de taux bas, nécessite un accompagnement expert, de la pédagogie apportée le plus souvent par les conseillers ou au travers de portail digitaux dans certains cas.

Dans ce contexte, nous continuerons de développer des offres en adéquation avec les attentes de nos partenaires, et nous nous sommes mis en ordre de marche pour jouer un rôle important sur ce marché, dont la concentration des différents acteurs devrait se poursuivre.

Nous nous sommes mis en ordre de marche pour jouer un rôle important sur ce marché [des partenaires], dont la concentration des différents acteurs devrait se poursuivre. 

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